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  5. Météo des marchés – N°19-2022

Du stress sur les marchés financiers !

Entre inflation, hausse des taux d’intérêt et risque de récession, les grands indices boursiers mondiaux ont connu l’un de leurs pires premiers semestres.

Quelle vision macroéconomique ?

Après avoir trop longtemps cru à une inflation temporaire, le président de la Fed en appelle à une récession temporaire pour calmer la pression sur les prix. Sauf qu’il n’est pas évident qu’une fois le monde plongé dans une spirale de décroissance, il en sorte rapidement. Personne n’a encore la réponse à cette question.

Après le discours de son homologue américain Jerome Powell au Congrès, Christine Lagarde a, elle aussi, montré la plus grande fermeté à l’égard de l’inflation. La présidente a indiqué qu’elle irait « aussi loin que nécessaire » pour combattre une inflation « excessivement élevée » en zone euro et qui devrait se maintenir à ce niveau « pendant un certain temps encore ». La BCE s’apprête à relever ses taux en juillet pour la première fois depuis 2011, et Christine Lagarde a confirmé que le tour de vis serait bien de 25 points de base, comme elle l’avait déjà suggéré et ce, afin d’endiguer une inflation parvenue à un record de 8,6 % sur un an au mois de juin dans la zone euro. C’est quatre fois plus que la cible de la BCE, située autour de 2 %. Mais l’inflation n’est pas le seul problème que doit résoudre la banque centrale : elle est aussi confrontée à la forte remontée des rendements des pays dits « périphériques » de la zone euro, à l’instar de l’Italie, dont la dette se déprécie en raison de l’état de santé économique et des finances publiques.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Sous la pression du coût de l’argent qui augmente et d’un taux d’actualisation plus élevé, les valeurs de croissance, notamment technologiques dont les ratios cours sur bénéfices (PER) 2022 étaient supérieurs à 35 fois, se sont effondrées. Elles ont subi une révision drastique de leur valorisation. Le marché pourrait s’attaquer aussi aux sociétés endettées ou aux bilans fragiles. Si l’activité est moins dynamique et que les charges financières augmentent, l’entreprise subit une double contraction de ses marges. La hausse des taux aura aussi des répercussions sur les sociétés d’investissement et les fonds de private equity, qui ont bénéficié d’un environnement exceptionnel pendant plusieurs années en finançant des acquisitions avec des taux d’intérêt nuls. La revente de ces actifs s’annonce désormais périlleuse, car l’acheteur devra dorénavant emprunter à un coût de 4 %, voire 8 % ! Or, le dégonflement du marché du private equity, évalué entre 5.000 et 6.000 milliards de dollars, n’a pas encore eu lieu. Le private equity permet d’investir au capital d’entreprises non cotées. Il peut s’agir aussi bien de capital dédié au développement de sociétés ou de startup.

L’épreuve des publications des résultats semestriels, de la seconde moitié de ce mois de juillet jusqu’à la première semaine d’août, est donc redoutée par les investisseurs. De nombreuses entreprises risquent d’alerter sur la dégradation de leur environnement alors que, jusqu’à maintenant, la grande majorité des patrons se montraient optimistes. La volatilité devrait être élevée cet été sur les marchés.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Le terme de récession a de quoi faire peur, en effet. « En moyenne, une récession coûte environ 30 % aux marchés d’actions. Ils ont déjà perdu 20 % (cf tableau ci-dessus) dans une première phase de correction », fait remarquer Catherine Garrigues, directrice de la gestion actions Europe, stratégie conviction, chez Allianz. Après la compression des multiples de valorisation, la seconde phase de repli des marchés devrait venir de la révision en baisse des perspectives bénéficiaires des entreprises, à l’occasion des prochaines publications semestrielles.

Les investisseurs qui s’engagent sur les marchés actions sont prêts à accepter un certain niveau de risque et des fluctuations. Il convient toujours d’investir progressivement.

Dans ce contexte, nous lissons les points d’entrée, en étalant les investissements, quelles que soient les conditions de marché. Nous conseillons de diversifier les actifs et de ne pas investir ses économies d’un coup, mais progressivement. il est plus que jamais indispensable de rappeler que la Bourse reste le meilleur placement sur longue période. Un investissement diversifié en actions a ainsi rapporté au cours des dix, cinq et trois dernières années en moyenne 10,5 %, 5,7 % et 6,5 % par an si l’on prend pour référence le Cac 40 dividendes réinvestis. Certes les deux derniers chiffres sont inférieurs aux niveaux actuels d’inflation mais on peut espérer que les tours de vis monétaires atteindront leur objectif et ramèneront la hausse des prix à des niveaux plus raisonnables. La prise en compte du dividende dans les calculs est essentielle parce que c’est la meilleure façon d’apprécier la rentabilité réelle d’une action, qui ne repose pas uniquement sur la seule variation du cours.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      Eric BORIAS / Laurent CORNET