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  5. Météo des marchés – N°08-2023

A quoi faut-il s’attendre cet été ?

Sur ces deux mois d’été, le marché sera particulièrement attentif au ralentissement économique mondial et aux prochaines hausses de taux, d’autant que les échanges seront moins fournis qu’au cours du reste de l’année.

Quelle vision macroéconomique ?

Tous les économistes ont un mot à la bouche : récession. Les durcissements monétaires ont évidemment pour objectif de faire refluer l’inflation, ce qui est une réalité presque partout dans le monde. Mais cela ne se fait pas sans conséquence sur l’activité. La hausse des taux d’intérêt pénalise la distribution de crédits. C’est vrai pour l’achat immobilier, tout comme pour l’investissement des entreprises ou pour la consommation des ménages. Résultat, les indicateurs avancés de conjoncture se dégradent et font craindre un net ralentissement, voire une récession. C’est le cas dans la zone euro. L’indice PMI des directeurs des achats montre, en juin, une activité du secteur privé atone, avec un niveau de seulement 50,3 points. Pour mémoire, la barre des 50 points est censée délimiter les phases d’expansion ou de contraction économique. Celle-ci a été enfoncée pour le seul secteur manufacturier, avec seulement 44,6 points le mois dernier ! Aux Etats-Unis, l’indice manufacturier s’est aussi replié, à 46,9 points, après 51 points en mai. Mais le marché du travail ne plie toujours pas, même si le taux de chômage a quelque peu augmenté en mai et si la croissance des salaires se normalise. La grande inconnue reste la Chine. La vision simpliste de certains experts, qu’après le déconfinement, l’expansion reviendrait vers ses rythmes passés est loin d’être une réalité. Le monde post pandémie n’est pas forcément celui dont rêvaient les autorités politiques chinoises. Pékin affirme pourtant être en bonne voie pour atteindre, cette année, son objectif de croissance d’ « environ 5 % ». C’est du moins la promesse réitérée, par le Premier ministre, Li Qiang. En 2022, il était de 5,5 % et n’avait pas été réalisé. Le PIB avait crû de seulement 3 %. Un secteur immobilier surendetté et un taux de chômage des jeunes à un niveau record en mai (20,8 % chez les 16-24 ans) freinent la reprise.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Trois menaces peuvent remettre en question le parcours des marchés financiers au 1er semestre. La plus importante serait un ralentissement économique plus marqué que prévu. La Chine semble vouloir attendre avant d’engager un plan de relance, et les épargnants américains ont commencé à puiser dans leur épargne pour maintenir leur pouvoir d’achat face à l’inflation. Une situation qui n’est pas tenable dans la durée. La deuxième menace viendrait d’une hausse des taux de la Fed mal dimensionnée. Lors de la réunion de juin, la Banque centrale américaine a certes décidé de marquer une pause après des hausses de taux rapides et élevées depuis mars 2022. Mais cette décision a été vivement débattue, car les membres de la Fed considèrent que l’inflation est encore « inacceptablement élevée », et le reflux récent des prix s’avère plus lent que prévu. En conséquence, des augmentations supplémentaires des taux sont jugées « appropriées ». En dernier, des volumes plus faibles au cours de l’été, en raison des vacances des traders et des gérants, qui rendent les indices plus volatils. Les données économiques ou les événements géopolitiques ont tendance à prendre plus d’importance qu’ils ne le devraient, surtout au mois d’août. Concrètement, nous restons haussiers à moyen terme sur les marchés financiers mais, nous estimons que le potentiel d’appréciation des indices boursiers demeure faible cet été, le temps de digérer la hausse du premier semestre.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Dans cet environnement économique et financier, nous adoptons une position relativement prudente pour passer l’été.
Pour le second semestre, et à titre de diversification, nous privilégions les OPCVM de valeurs moyennes françaises. La désaffection de cette classe d’actifs a eu pour conséquence une baisse des valorisations qui les rendent attrayantes. Ainsi, elles décotent de 5 % à 10 % par rapport aux grandes capitalisations, alors que, d’ordinaire, elles bénéficient d’une prime comprise entre 10 % et 20 % en raison d’une croissance bénéficiaire supérieure. Bien évidemment, il est impossible de déterminer quand les petites capitalisations reviendront à la mode. Cela passe par une meilleure visibilité sur le front macroéconomique. Notre deuxième choix se porte sur les fonds d’actions chinoises qui ont lourdement déçu. Ils ont perdu 11 % depuis le début de l’année, soit la pire performance. Ils ont cédé 19 % sur 3 ans et 5 % sur 5 ans, ce qui les place, là aussi, en queue de palmarès. Cela s’explique par une croissance chinoise moins forte qu’escompté. En effet, l’indice PMI manufacturier est récemment revenu à 48,8, son plus bas niveau depuis décembre 2022. Enfin, nous retenons toujours, comme troisième classe d’actifs, les fonds d’obligations datés.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET