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  5. Météo des marchés – N°11-2023

Des marchés financiers encore résilients !

En dépit des risques, notamment géopolitiques et inflationnistes, la volatilité des indices des marchés financiers reste faible.

Quelle vision macroéconomique ?

Les experts du Fonds Monétaire International (FMI) ont à peine réduit leurs prévisions pour 2024, malgré un environnement inflationniste plus difficile. Les divergences entre économies s’accentuent. Le FMI a maintenu inchangées ses prévisions de croissance économique mondiale, malgré des signaux peu rassurants. L’institution internationale table toujours sur une hausse du PIB de 3 % en 2023 et, peu ou prou, le même rythme en 2024 (+ 2,9 %), preuve d’une relative confiance de l’institution. Les divergences entre les économies sont croissantes. Ces écarts sont visibles entre pays développés et émergents mais aussi au sein de ces deux groupes. L’Europe fait partie des économies qui souffrent beaucoup, tout particulièrement l’Allemagne. La probabilité d’une récession se renforce, indiquent les économistes du fonds, qui tablent sur une contraction de 0,5 % cette année. Un faible rebond est pronostiqué pour l’an prochain (+ 0,9 %). Le ralentissement mondial affecte évidemment les économies dépendantes du cycle international. La France paraît relativement en bonne santé par rapport à l’Allemagne, avec une expansion prévue de 1 %, révisée à la hausse de 0,2 point par rapport à la perspective de juillet. Les Etats-Unis, eux, restent aussi vaillants, avec plus de 2 % attendus en 2023, mais ils ralentiront nettement en 2024, à + 1,5 %. Le tassement chinois est confirmé avec, malgré tout, une progression de 5 % du PIB cette année, puis 4,2 % en 2024. La Chine souffre bien sûr de son secteur immobilier, en pleine crise. Les risques sont élevés pour le secteur bancaire chinois, La Russie aussi résiste malgré les sanctions internationales. Elle croît de 2,2 % cette année. L’explication de cette faiblesse de la reprise mondiale anticipée tient pour beaucoup dans la lenteur que met l’inflation à ralentir, justifiant des politiques monétaires restrictives. Le FMI table sur davantage d’inflation mondiale : respectivement + 6,9 % en 2023 et + 5,8 % en 2024. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) peine à se normaliser.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Le Cac 40 semble rester de marbre. D’ailleurs, depuis le début de l’année, 48 % des séances se sont terminées par une variation comprise entre plus et moins 0,5 %. Depuis la création du Cac 40, fin 1987, il a été observé 39 % de séances peu volatiles, comprises entre plus et moins 0,5 %. En 2023, le taux est monté à 48 %, ce qui en fait la septième année la plus calme en trente-six ans. A noter 23 % de séances calmes en 2002 mais aussi en 2008. Ce sont, sans surprise, les deux pires années pour les marchés financiers. Dans le premier cas, le Cac 40 s’est effondré de 34 % avec l’éclatement de la bulle Internet et, dans le second, de 43 % du fait de la crise financière provoquée par la faillite de Lehman Brothers.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Dans cet environnement économique et financier, nous conservons une position relativement prudente et sélective. Les signes de ralentissement économique en provenance des entreprises et les résurgences inflationnistes nous renforcent dans notre position. Les taux à 10 ans des obligations du Trésor américain se sont approchés dernièrement de la barre des 5 %, largement franchie par ceux à 30 ans. Les répercussions sur l’activité économique sont importantes. L’immobilier, par exemple, ne peut être protégé. Le taux des mortgages (prêt hypothécaire américain) à 30 ans a ainsi approché 7,5 % ! Ce niveau n’a pas été atteint aux Etats-Unis depuis 2007, la veille de la grande crise financière. En Europe aussi, les tensions se multiplient. Le 10 ans allemand a touché 3 %, soit un retour en arrière de douze ans. Face à un tel manque de visibilité, la prudence s’impose à court terme.

Avec la remontée accentuée du loyer de l’argent, les Sicav monétaires retrouvent de l’attrait pour la première fois depuis bien longtemps. On peut espérer une rémunération annualisée de 4 % ces prochains mois ainsi que les fonds obligataires datés. En effet, la remontée des taux directeurs des banques centrales joue aussi à l’avantage des obligations (emprunts d’Etat ou de sociétés) : les rendements remontent. Ces fonds datés ressemblent à une obligation. La différence est qu’il s’agit d’un fonds qui investit dans plusieurs obligations avec une même date d’échéance et comme il y a plusieurs obligations, le risque est ainsi bien réparti.

Eric BORIAS / Laurent CORNET