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  5. Météo des marchés – N°30-2022

Les marchés financiers face au mur des taux !

Les taux d’intérêt vont continuer d’être relevés afin d’éradiquer l’inflation. Les marchés financiers redoutent l’arrivée d’une récession.

Quelle vision macroéconomique ?

Le pic des fed funds aux Etats-Unis était attendu à moins de 5 %. Désormais, il est prévu au-delà de ce seuil. En zone euro, l’hypothèse du sommet pour le taux de dépôt se situe maintenant autour de 3 %, contre 2,7 % estimé. Aujourd’hui, les marchés financiers redoutent la récession. Toute la question sera de savoir si elle sera longue et sévère. Les investisseurs restent aussi focalisés sur les décisions des banques centrales. La Réserve fédérale et la BCE ont dévoilé dernièrement leurs dernières décisions de l’année et leur vision pour 2023. Jerome Powell a relevé les taux directeurs de la Fed de 50 points de base, après quatre hausses consécutives de 75 points. Un geste qui marque un réel tournant dans la politique monétaire du président de la banque centrale américaine. Mais, dans son communiqué, l’institution a prévenu que d’autres resserrements seraient nécessaires dans les prochains mois, en vue d’atteindre probablement un taux terminal (un pic) de 5,25 % en 2023, alors qu’un taux pivot de 4,75 % avait été sous-entendu en septembre dernier pour l’an prochain. L’inflation s’est maintenue au-dessus de 7 % sur un an en novembre aux Etats-Unis, même si elle a décéléré, passant en l’espace d’un mois de 7,7 % à 7,1 %. Nous sommes encore à mille lieues des 2 %, objectif fixé dans les statuts de la Fed. Celle-ci a porté cette année ses taux directeurs de 1 % en mars à 4,5 % en décembre. Jamais dans l’histoire monétaire une hausse de taux n’avait été aussi rapide. Dans la zone euro, le taux terminal se situe à 2,75 % et devrait être atteint dès le premier trimestre 2023. La zone euro est déjà en récession, et les Etats-Unis devraient l’être au second semestre 2023.

Le premier risque pour 2023 est la Chine, depuis les événements des dernières semaines. Pour l’instant, la réaction des marchés est positive, mais la situation risque de changer si le nombre de morts augmentait brutalement. Il n’est pas certain que le gouvernement puisse tolérer une dramatique dégradation de la situation sanitaire. Les mesures de confinements seraient alors rétablies avec l’impact maintenant connu sur les chaînes de production et de distribution et, in fine, sur l’inflation. Le deuxième risque est lié au rythme de repli de l’inflation. S’il est trop lent, alors les marchés obligataires souffriront avec la hausse des taux.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

La hausse des taux directeurs des banques centrales pour tenter de juguler l’inflation a rebattu les cartes. La plupart des plus grandes capitalisations mondiales en sortent bousculées cette année après une décennie de vents porteurs. Les valeurs de croissance, allergiques à la hausse des taux, ont été plus sévèrement chahutées que les autres titres. Le Nasdaq a chuté de 32 % depuis janvier (cf tableau ci-dessus), et son PER s’est dégonflé, ramené de 31 fois les bénéfices 2021à 24 fois ceux de 2023. Commençons par la première d’entre elles, Apple. Valorisée encore 2.152 milliards d’euros, elle a néanmoins vu son cours de Bourse chuter de 20 % depuis début janvier. Microsoft, qui pèse 1.749 milliards, a perdu 26 %, et Alphabet 35 %. Pour Amazon, Tesla et Meta, la chute se révèle encore plus rude, avec des plongeons respectifs de 46 %, 51 % et 66 % ! Certains analystes vont même jusqu’à s’interroger sur la pérennité du modèle économique de Meta, l’ex-Facebook. Mais, si ces Gafam ont particulièrement souffert après une décennie florissante, c’est toute la tech mondiale qui broie du noir.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Les investisseurs croient que l’inflation devient de moins en moins un problème. Ce n’est pas notre point de vue, car nous pensons au contraire qu’elle restera élevée plus longtemps. C’est un souci qui nous incite à être plutôt prudents sur les actions et les obligations. L’inflation n’est pas seulement liée à la flambée du prix du gaz. La question du marché du travail est importante. Les salaires sont assez dynamiques en Europe. Contrairement au passé, ils augmentent deux fois plus vite qu’avant 2019, ce qui préoccupe d’ailleurs la BCE.

Concernant les actions et les zones géographiques, nous surveillons les marchés chinois et, aux Etats-Unis, l’indice du Nasdaq, car le niveau de valorisation des valeurs de croissance devient très attractif. Nous sommes prudents sur l’Europe compte tenu des éléments ci-avant à savoir, une inflation sous-jacente qui n’est pas stabilisée. La BCE faisant aussi face à une situation délicate.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET