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  5. Météo des marchés – N°01-2022

Les marchés financiers au zénith !

Les places financières s’offrent de belles performances en 2021. Paris inscrit sa meilleure année boursière depuis vingt-deux ans et se distingue en tête du palmarès des grandes Bourses mondiales.

Quelle vision macroéconomique ?

Même si tout n’a pas été parfait, les gouvernements et les banquiers centraux ont plutôt bien géré la situation. Ils ont injecté en abondance des liquidités pour permettre à l’économie de repartir. Les gouvernements ont, avec des méthodes différentes, soutenu leur économie à coups d’aides, de plans de relance, etc. Les presque deux années de crise sanitaire ont montré la capacité d’adaptation de nos sociétés modernes et numériques. La première vague avait paralysé le monde pendant des semaines, les suivantes ont ralenti à peine le rythme, sauf dans quelques secteurs (tourisme, spectacle, transport, événementiel, production automobile …). Grâce à des vaccins mis au point en quelques mois, le pire a été évité. Les entreprises n’ont pas été en reste. Bien aidées par les soutiens gouvernementaux (chômage partiel, prêts …), elles ont fait preuve d’une souplesse remarquable dans la gestion de leurs coûts. Après ce rebond, va commencer la phase de normalisation, qui devrait se prolonger jusqu’au début de 2023. Le rythme de croissance de l’économie va naturellement ralentir, engendrant une situation où les entreprises auront sans doute plus de mal à augmenter, voire à maintenir, leurs marges. D’autant que l’inflation frappe à la porte depuis quelques mois et qu’elle pourrait s’inviter à la table des marchés plus longtemps que prévu, son côté temporaire étant de plus en plus remis en question par les banquiers centraux eux-mêmes.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Il peut paraître étonnant, voire cynique et indécent, que les indices boursiers soient au zénith. La Bourse de Paris connaît sa meilleure année depuis 1999 et le Cac 40 a battu son record de 2000, alors que la planète se débat face à une maladie qui n’a jamais contaminé autant de monde. Cette hausse est d’autant plus surprenante que le Cac 40 en a profité pour, enfin, battre un record qui commençait à devenir poussiéreux : les 6.944,77 points atteints le 4 septembre 2000, juste avant l’explosion de la bulle Internet. Autre satisfaction, Paris est, parmi les grandes places mondiales, celle qui affiche la meilleure performance (cf tableau ci-dessus). A quoi attribuer cette progression plus forte que prévu des marchés ? A la générosité persistante des banques centrales, même si, sur ce plan, le vent est en train de tourner. Ce rebond économique a stimulé les marchés financiers, mais aussi ceux des matières premières, qui ont flambé. Ce renchérissement du coût de l’énergie a eu un impact important sur les économies via la transmission à l’ensemble des prix. L’inflation s’est ainsi redressée sans discontinuer, alors que, selon les croyances des experts au printemps, elle devait n’être que temporaire. La violence du rebond économique a, il est vrai, aussi déclenché des pénuries et des difficultés d’approvisionnement partout dans le monde, notamment en Chine, renforçant les tensions sur les prix. La remontée de l’inflation pourrait rebattre les cartes en 2022. L’inflation pose aussi la question des salaires, qui ont déjà fortement augmenté aux Etats-Unis, mais on commence à voir le phénomène arriver sur le Vieux Continent. C’est bien cette crainte qui a incité les banques centrales à revoir en fin d’année leur copie.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

2022 devrait voir un retour à une politique économique plus « neutre », entre la fin du « quoi qu’il en coûte » et des perfusions monétaires. Les différences de performances entre secteurs et entre valeurs seront probablement plus marquées. Ce sera au bénéfice des champions du pricing power (capacité des sociétés à faire croître leurs bénéfices dans un contexte inflationniste – à faire passer des hausses de prix aux clients), dont les marges seront plus résistantes, et également au profit des leaders de l’innovation, ayant mis au point des technologies de rupture. Il faut s’attendre à plus de volatilité sur les marchés financiers. Aux Etats-Unis, une remontée des taux plus forte que prévu pèserait sur les valeurs de croissance et il pourrait y avoir une contagion éventuelle sur les marchés européens. Les places financières ne monteront plus en ligne droite comme en 2021 mais devraient alterner des phases de hausse et de baisse. Pour les investisseurs prudents, une réduction de la prise de risque s’impose donc.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

 

                                                                                                          Eric BORIAS / Laurent CORNET