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  5. Météo des marchés – N°06-2022

Les marchés financiers au son du canon !

Il est judicieux de faire ses emplettes quand tout va mal. Au début d’un conflit, il est préférable de garder son sang-froid et d’attendre que les protagonistes dévoilent leurs véritables intentions avant d’agir.

Quelle vision macroéconomique ?

Personne en Europe, exception faite de Kiev, ne voulait croire les alertes américaines qui annonçaient une invasion imminente de l’Ukraine par l’armée russe. Les alliés n’iront pas se battre sur le sol ukrainien, pour ne pas ajouter de l’huile sur le feu. Tout accrochage entre les forces de l’Otan et de la Russie serait susceptible de déclencher une spirale incontrôlable. En revanche, aide financière et armements militaires seront apportés. Envolée des cours du pétrole au-dessus de 100 $ le baril, effritement de l’euro et des taux d’intérêt, repli des indices boursiers : les effets immédiats de la guerre lancée par Moscou sont déjà visibles en Europe. L’impact économique direct sera assez faible car l’Europe exporte peu vers la Russie, en tout cas rapporté à son poids économique. En revanche, l’Europe est dépendante du gaz russe. Selon le chef économiste d’Oddo BHF, « un rationnement de 10 % des livraisons de gaz réduirait le PIB de la zone euro de 0,7 point, avec des effets plus marqués dans certaines branches (chimie, métaux, minéraux, agroalimentaire) ». Le véritable impact se fera via les prix de l’énergie, de l’inflation et du pouvoir d’achat des ménages. Il est difficile d’anticiper l’évolution de l’inflation. La Banque Centrale Européenne (BCE) sera particulièrement attentive aux évolutions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Et pour cause, l’inflation risque de s’envoler, avec la flambée des prix du pétrole et du gaz.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Les marchés financiers ont déjà connu plusieurs situations semblables au conflit armé en Ukraine. Selon le magazine Investir-Le journal des finances, il ressort que les actions ont tendance à baisser au début d’un conflit armé ou lors de fortes tensions géopolitiques mais que, rapidement, elles retrouvent des couleurs. Nous avons connu, depuis la Seconde Guerre mondiale, dix conflits armés ou d’importantes tensions géopolitiques. Or, sept fois sur dix, le Dow Jones (indice américain plus que centenaire) était en hausse un an après le début de la crise. Toutefois, par trois fois au cours de son histoire, le Dow Jones n’est pas parvenu à se relever dans l’année suivant des événements tragiques. Dans le cas des attentats contre le World Trade Center, le 11 septembre 2001, l’indice perdait encore 11 % un an après. Lors du blocus de Berlin, en juillet 1948, Wall Street reculait de 3 % douze mois plus tard. Plus proche de nous, lors de la guerre en Syrie, en septembre 2014, le Dow Jones cédait encore 5 % après un an. A noter toutefois que ces baisses restent modestes. Il n’est pas judicieux de se précipiter pour acheter car, au début d’un conflit, la volatilité est violente et source de forte baisse. Le mieux est de patienter jusqu’à ce que la pression retombe quelque peu, afin de mieux cerner les réelles intentions des protagonistes et, ici notamment, les ambitions belliqueuses de Vladimir Poutine.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

N’oublions pas non plus l’adage boursier « acheter au son du canon et vendre au son du clairon ». C’est en début d’année, quand le Cac 40 battait ses plus-hauts historiques, qu’il fallait prendre quelques bénéfices (cf notre Météos des marchés 02-2022 du 18 janvier dernier : « Pour l’instant, ça va … ! »).

Enfin, il faut raison garder. L’économie mondiale ne va donc pas être chamboulée. L’impact sera donc limité sur l’économie mondiale, sauf si le conflit s’étend à d’autres pays que l’Ukraine. Les positions prises sur les marchés financiers doivent être dans une optique à moyen, long terme. Si le conflit se limite à l’Ukraine, le potentiel de baisse sera limité, puisque le point bas pourrait s’approcher des 6 000 points (baisse de 8% par rapport au cours actuel). Le Cac 40 a déjà reculé de 12 % par rapport à ses plus-hauts de début janvier. Nous recommandons de saisir les opportunités sur les marchés financiers et de rentrer progressivement.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

                                                                                                          Eric BORIAS / Laurent CORNET