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  5. Météo des marchés – N°21-2022

Le ciel d’été va-t-il rester aussi bleu !

Les marchés ont repris confiance. Attention toutefois de ne pas négliger les risques qui pourraient bien assombrir les prochains mois.

Quelle vision macroéconomique ?

Après avoir accueilli sereinement la quatrième hausse des taux de la Réserve fédérale américaine cette année, les marchés ne se sont pas non plus alarmés, de voir le PIB aux Etats-Unis reculer pour le deuxième trimestre consécutif, faisant basculer la première économie mondiale en récession technique. C’est le discours apaisant de la banque centrale qui a permis cette surprenante réaction. Certes, pour l’heure, le président de la Fed, Jerome Powell, a fait son choix : il convient, en priorité, de faire du combat contre l’inflation la priorité absolue. La hausse des prix aux Etats-Unis a atteint 9,1 % sur un an, en juin, un plus-haut depuis quatre décennies. Le cycle de hausse des taux amorcé en mars dernier, avec notamment les deux derniers tours de vis de 75 points de base, est le plus agressif depuis 1981. Les économistes sont partagés sur la stratégie qu’adoptera la Fed lors des prochaines réunions. Pour septembre, les avis oscillent entre 50 et 75 points de base. « Compte tenu des derniers chiffres économiques, en chute libre, cela confirme que la Fed abaissera à 50 points de base les hausses de septembre et de novembre, avant d’opter pour un statu quo en décembre pour finir l’année avec un taux à 3,5 % », estime ainsi Troy Ludtka, économiste chez Natixis. Jerome Powell a souligné que des signes de ralentissement économiques étaient apparus dans certains secteurs, comme le marché immobilier, la consommation des ménages (en recul au mois de mai, tandis que les résultats des groupes de distribution se sont dégradés et l’investissement des entreprises. « L’économie subit à la fois l’inflation élevée, la volatilité des marchés financiers et la baisse de la demande mondiale. Cela affecte le climat des affaires et la confiance des consommateurs, et pèsera sur le marché de l’emploi et l’activité économique en 2023 », indique Lydia Boussour, chez Oxford Economics.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Les investisseurs, rassurés par les derniers indicateurs économiques, comme l’ISM américain des services pour le mois de juillet, et par le discours moins offensif, plus « colombe » de la banque centrale américaine, optent pour le scénario rose d’une remontée des taux « juste bien » pour contrer l’inflation, tout en évitant une récession ou, du moins, une récession trop sévère. Parallèlement, les entreprises sont au rendez-vous avec de bons résultats semestriels et des propos particulièrement confiants des dirigeants quant aux perspectives pour l’ensemble de l’année. Attention, toutefois, l’expérience passée montre que les patrons ne sont pas forcément les meilleurs prévisionnistes. Bien souvent, ils ne voient pas arriver les retournements de marché. On disait les entreprises vulnérables à l’inflation, on jugeait les analystes financiers bien trop optimistes, on anticipait des profit warnings… Les publications estivales ont désavoué les Cassandre ! Un enthousiasme qu’il faudra désormais confirmer cet automne, lors des publications du troisième trimestre.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

Avec le rebond de la seconde quinzaine de juillet, qui semble se prolonger en août, le Cac 40 (autour de 6 400 points -10% depuis début d’année) a pratiquement effacé la moitié de son recul par rapport à la fin 2021. Si l’on arrêtait les compteurs aujourd’hui, 2022 serait une année assez comparable à 2018 (– 10,95 %) et à 2020 (– 7,2 %). L’évolution a été assez comparable outre-Atlantique. Le Dow Jones, qui affichait un déficit de 18 % mi-juin, ne recule plus que de 10 %, et le rebond du Nasdaq est encore plus spectaculaire : sa baisse annuelle n’est plus que de 19 %, alors qu’elle dépassait 32 % il y a moins de deux mois (cf tableau ci-dessus). Epoustouflant, enfin, le comportement des marchés financiers ! L’institution monétaire américaine a déjà relevé le taux de ses fed funds de 2,25 % en cinq mois seulement, et les Etats-Unis sont entrés en récession (soit deux trimestres consécutifs de contraction du PIB) sans provoquer de krach. Les observateurs s’attendaient plutôt à des avertissements sur les résultats, au vu des pressions inflationnistes, de la remontée des taux d’intérêt et de la dégradation des indicateurs économiques mondiaux. Si surprenant que cela puisse paraître, le ton est à la confiance. Malgré tout, il est important de rester prudent.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET