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  5. Météo des marchés – N°24-2022

Les marchés financiers vont-ils craquer ?

L’inflation est forte, la croissance faiblit et les risques augmentent.

Quelle vision macroéconomique ?

L’Allemagne peut tomber en récession et la Chine multiplie les signes de faiblesse et de la flambée des prix de l’énergie. Les perspectives s’assombrissent. La Banque Centrale Européenne (BCE) a révisé ses prévisions : davantage d’inflation et moins de croissance. La hausse des prix atteindra 8,1 % en 2022, avant de ralentir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024. Ces révisions laissent entendre que le cycle de durcissement monétaire n’en est qu’à ses débuts. D’ailleurs, Christine Lagarde a précisé qu’il faudrait encore d’autres gestes pour porter les taux directeurs à un niveau jugé comme neutre. La croissance du PIB, elle, résistera cette année, mais la prévision est fortement réduite pour l’an prochain (respectivement + 3,1 % et + 0,9 %). Pis, la BCE n’exclut pas une récession en 2023. « Nous ne voyons pas comment la zone euro pourrait éviter une récession compte tenu des risques croissants liés à la crise énergétique » soulignait William Gerlach, Country Manager France à iBanFirst. Les dernières prévisions économiques de la Banque de France ont une particularité, elles indiquent une fourchette d’évolution du PIB pour l’an prochain. La raison ? Les incertitudes sont trop fortes pour se limiter à un chiffre. Et cette fourchette comporte une borne inférieure négative. Plus clairement exprimé : l’institution monétaire estime que la France pourrait connaître une récession en 2023. Le PIB évoluerait donc entre – 0,5 % et + 0,8 %. Du côté de l’inflation, la banque centrale retient aussi une fourchette. Les prix augmenteraient ainsi d’un rythme compris entre + 4,2 % et + 6,9 %.

Quelle interprétation des marchés financiers ?

Depuis 2020, les marchés financiers semblent avoir perdu leur capacité d’anticipation qui faisait autrefois leur force et déclenchait l’admiration de grand nombre d’observateurs. En 2020, les investisseurs ont attendu que la Covid-19 gèle les économies occidentales pour réagir, alors que la situation était déjà critique depuis quelque temps en Chine. En 2022, la Bourse a commencé à céder du terrain quelques séances seulement avant l’invasion de l’Ukraine par les Russes. Bien sûr, ces deux événements ne relèvent pas de l’économie. Le premier est d’ordre sanitaire, et le second, géopolitique. La Bourse de Paris reste accrochée aux 6.000 points. Il se passe décidément des événements étranges sur les marchés. Les indices encaissent les chocs, voire les ignorent. Or les sources d’inquiétude ne manquent pas. Au choix, les tensions autour de Taïwan, la guerre en Ukraine, les ruptures d’approvisionnement, l’inflation et la récession. Les marchés financiers seraient-ils victimes de déni ? L’année 2022 est difficile pour les investisseurs parce qu’elle est heurtée. Les rotations sectorielles sont marquées, mais ne durent parfois que quelques semaines. Les secteurs « value », qui avaient très bien résisté en début d’année, ont souffert en juin et juillet alors que les valeurs de croissance ont largement profité du rebond de juillet. A partir de la mi-août, la situation s’est à nouveau retournée au détriment de ces dernières et des titres à forte visibilité. Difficile d’adapter son portefeuille en si peu de temps, sauf à devenir un véritable trader amateur avec le risque d’agir à contretemps et d’être toujours en retard d’une rotation.

Point de vue d’Axyne Finance et comment agir ?

C’est pourquoi, dans ce contexte, nous continuons à recommander de diversifier sur les plans thématiques et géographiques avec des fonds investis sur des valeurs de croissance, des défensives et des « value ». Cela permet de constituer une combinaison « tout-terrain » qui lisse ces violents à-coups du marché. Depuis un siècle aux Etats-Unis, les phases de hausse durent en moyenne 2,7 ans et apportent un gain moyen de 111,7 %, révèle First Trust, tandis que les tendances baissières ont une durée inférieure à dix mois et se soldent par une perte moyenne de 35,5 %. Il faut essayer de rester investi le plus longtemps possible. L’Europe sera plus touchée que les Etats-Unis du fait de sa dépendance énergétique. Le sujet majeur pour les investisseurs aujourd’hui n’est plus l’inflation mais la récession. Le PIB des Etats-Unis va-t-il plonger ? Et si oui, quand ? Concrètement, les marchés financiers ont déjà intégré ce risque, mais seulement en partie. Par rapport à leur plus-haut, le Cac 40 et le Dow Jones perdent 18 %, tandis que le Nasdaq abandonne 30 %. Entre la moitié et les trois quarts de la chute ont déjà eu lieu. Il ne serait pas étonnant que le Cac 40 soit encore chahuté et se dirige vers les 5500 points en cas de récession avérée.

Toute notre équipe et nous-même restons bien évidemment à vos côtés, pour vous accompagner.

Eric BORIAS / Laurent CORNET